Depuis des années, Le Caire est tristement célèbre pour le niveau de pollution de son air. Ce phénomène est en grande partie causé par les activités humaines. Ainsi, la situation risque encore de s’aggraver avec le temps. En effet, le pays pourrait dépasser les 90 millions d’habitants à l’horizon 2025, selon les dernières projections en date. Il faut donc renforcer d’urgence les actions contre ce problème. 

Qu’est-ce qui crée la pollution ?

Qu'est-ce qui crée la pollution ?
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La pollution atmosphérique vient à la base de l’accumulation d’émissions dues au phénomène d’ignition. En brûlant, les combustibles dégagent en effet de la fumée, des particules fines et divers gaz nocifs. La combustion en cause peut notamment être d’origine naturelle ou humaine. 

Les éruptions volcaniques, par exemple, rejettent généralement une énorme quantité de fumée et de cendres dans l’atmosphère. De plus, les coulées de lave entrainent des incendies. La foudre peut également provoquer des feux de forêt, lors d’un orage particulièrement violent. 

En zones arides, des feux de brousse résultent parfois de l’effet combiné de la chaleur et de la sécheresse. Ce scénario dramatique se produit assez souvent dans des climats à prédominance désertique. En somme, tout évènement naturel capable de créer des étincelles ou des brulures est potentiellement incendiaire dans un milieu inflammable. 

Les sources naturelles de pollution atmosphérique restent toutefois marginales par rapport aux humains. Ces derniers ont en effet un impact significatif sur la qualité de l’air et l’équilibre de l’écosystème en général. En gardant les exemples précédents, les humains sont à l’origine de nombreux feux de brousse ou de forêt. La prévalence de ces cas dépasse d’ailleurs celui de la foudre, des volcans, etc.

Outre l’ignition sous sa forme basique, les êtres humains utilisent massivement des combustibles fossiles au quotidien. Ces matériaux sont notamment présents dans les transports, l’industrie, la production d’électricité, le chauffage… Il existe également de nombreux produits synthétiques contribuant à la pollution atmosphérique. Toutefois, les consommateurs ne sont pas toujours conscients de leur impact écologique. 

Pourquoi les activités humaines favorisent la pollution de l’air ?

Pourquoi les activités humaines favorisent la pollution de l'air ?
Photo de @jhunmissionc via twenty20.com

Les activités humaines favorisent la pollution atmosphérique en raison de leurs diversités et de la densité de la population. Les émissions provenant des transports illustrent parfaitement ce dernier argument. En effet, l’intensité du trafic est souvent dictée par le nombre de personnes concentrées dans une zone donnée. 

Concrètement, plus la population est dense et mobile, plus la circulation s’intensifie. Cette tendance augmentera inévitablement le volume de polluants atmosphériques émis. Pour rappel, la pollution de l’air vient majoritairement des moyens de transport à motorisation thermique. Le confinement dû à la pandémie de Covid-19 l’a d’ailleurs démontré de manière tangible. 

Ce constat concerne tout type de transports, qu’ils soient terrestres, maritimes ou aériens. La voiture fait actuellement partie des sources de pollution les plus connues, avec la pollution aux particules. Toutefois, les avions, les bateaux, etc., contribuent aussi à polluer l’atmosphère. Leur point commun réside dans la consommation de combustibles fossiles. De plus, ils émettent entre autres du CO (monoxyde de carbone) et des NOx (oxydes d’azote). 

Au-delà des transports, une forte concentration humaine nécessite beaucoup d’énergie et génère une énorme quantité de déchets. Or, l’électricité est produite par des centrales thermiques dans de nombreux pays. Les émissions liées à ce secteur sont donc non négligeables. Par ailleurs, les ordures ménagères sont souvent incinérées dans les grandes villes. Ainsi, des enjeux liés aux emballages biodégradables sont importants pour essayer de réduire l’impact de la consommation humaine.

Enfin, le chauffage et certaines activités domestiques contribuent aussi à la pollution de l’air. Les chaudières dégagent notamment du CO, des NOx, des particules fines et du dioxyde de soufre. L’air peut également être pollué par la peinture, les produits ménagers et autres composés organiques volatiles venant des foyers. 

Le Caire : le projet de gestion de la pollution atmosphérique

Le Caire : le projet de gestion de la pollution atmosphérique
Photo de @stillimaging via twenty20.com

Conscient de la gravité de la situation, l’État égyptien a développé divers projets pour lutter contre la pollution atmosphérique. Le PANE, par exemple, a été mis en place fin 2003. Il s’agit du plan d’action national pour l’environnement. Outre la qualité de l’air, ce programme vise t à préserver l’eau des polluants. 

Plus récemment, l’Égypte a négocié un financement auprès de la Banque mondiale pour son nouveau projet antipollution. L’initiative vise à réduire la pollution de l’air de la capitale et à limiter les conséquences du dérèglement climatique. L’action requiert au moins 200 millions de dollars, d’où la recherche d’aide financière courant 2020. 

La Banque mondiale a déjà soutenu des études sur la gravité et les effets du fléau dans le Grand Caire. Ainsi, les autorités locales se sont logiquement tournées vers cet interlocuteur pour la réalisation du projet. L’institution est d’ailleurs au fait de l’ampleur du phénomène et des spécificités de l’agglomération grâce à ces données. 

Selon le ministère égyptien de l’Environnement, l’incinération de déchets fait partie des premières sources de pollution de l’air ambiant dans la capitale. En effet, cette opération est souvent réalisée à l’air libre. Les polluants issus de ce procédé alourdissent ainsi le bilan d’une ville déjà saturée par les gaz nocifs. 

En plus du Caire, les gouvernorats de Qalyubia et de Gizeh bénéficieront aussi de ce projet en cours de réalisation. L’initiative implique notamment la construction d’un nouveau complexe pour entreposer, traiter et recycler les déchets. Une autre partie du programme aidera par ailleurs à réduire les émissions de polluants des transports publics. 

Photo de couverture @HazemElEtre via twenty20.com

Sources articles : https://www.iqair.com/fr/egypt & https://www.insu.cnrs.fr/fr/cnrsinfo/campagnes-polcair-quantification-des-sources-de-polluants-gazeux-et-particulaires-et-de